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DECONSTRUCTING PETER à Valençay

Photo du rédacteur: AdministrateurAdministrateur

Dernière mise à jour : 10 août 2022


🎭🌟Deuxième résidence de La Salle Blanche, le laboratoire de l'acteur-chercheur au Château de Valençay 🌟🎭

(1/2)


Le Château de Talleyrand et ses jardins aux mille secrets !

Lieu idéal pour la recherche et la création, loin de l’agitation parisienne.

Retrouver ici avec plaisir et curiosité les acteurs-chercheurs de la Salle Blanche.

Découvrir où et comment Deconstructing Peter va être transposé.


Le vendredi soir, je me présente à l’entrée du parc. On nous fait patienter, le temps que les artistes s’installent. Le soleil commence à se coucher et la lumière dorée de ce début de soirée habille avec délicatesse les murs d’enceinte du Château.

J’apprends que les intempéries d’hier ont obligé à annuler toutes les prestations… Je vais donc de nouveau assister à une première : la première de Deconstructing Peter à Valençay !

Nous accédons au lieu de la représentation : ce sera le pédiluve ! Un espace à ciel ouvert, encadré sur trois côtés de murs épais d’environ un à deux mètres de haut, selon les endroits ; terrain en pente qui recueille l’eau de pluie ; des herbes, de la mousse couvrent le sol.

Ils sont là… Nana (Alexandre de Schotten) et les enfants, concentrés sur leurs écrans.

Mr Darling (Paul-Henry Déchin), allure d’un homme à la dérive, au milieu des cadavres de bouteilles flottant dans une mare boueuse.

La fée Clochette nous accueille ; elle se tient debout en équilibre sur le muret… et semble danser sur un fil.

Le crocodile (Aimée Hirigoyen) surveille de loin cette assemblée, tapi dans l’ombre.

L’atmosphère est étrange…

Les derniers rayons du soleil nous éblouissent et nous réchauffent à la fois. Les spectateurs prennent place petit à petit.

Une sensation inconnue me surprend… je lève les yeux vers le ciel et comprends que je viens de recevoir un peu de poudre de fée de la part de la malicieuse Clochette (Noé Bennehard) !

Me voici pleinement en condition pour vivre l’expérience « Deconstructing Peter », en plein air, dans le pédiluve du Château de Valençay !


Clochette vient se poster juste devant nous pour « planter le décor » : une ville, Londres, la chambre des enfants qui ne sortent plus de leur refuge… La porte infranchissable pour George Darling, leur père… La chienne Nana, qui aboie et ronronne…

C’est un spectacle renouvelé que je découvre, aux contrastes accentués.

La première partie m’a semblée presque légère, marquée par le jeu, dans la lumière du soleil couchant ; les personnages pataugent pour certains dans la boue du fond du pédiluve, tandis que d’autres voltigent, jouent à cache-cache avec nous et s’emparent de tout l’espace.

La deuxième partie m’a quant à elle semblée encore plus sombre : la nuit, l’humidité et la fraîcheur nous rattrapent… Dans les marécages de Jamais-Jamais puis les bas-fonds de Londres, les spectateurs sont insensiblement happés, glissant en quelque sorte au coeur de l’île avec les enfants perdus (Antoine Rameau ou Arnaud Martin-Rambaud, Lily Ducoeur, Dana Simah, Carla Chevreux) au milieu des sirènes (Alexandre de Schotten, Oriane Deschamps, Jeanne Hirigoyen) et de Smee (Sofía Valdiri) puis dans les sous-sols du métro…

C’est évidemment aussi le travail de la troupe qui s’est précisé, le plaisir de jouer ensemble, d’interagir entre eux et avec les spectateurs, de s’approprier les situations et tous les petits imprévus : un avion qui survole le parc, un paon qui semble répondre, les échos d’une fête dans le lointain…

Le soleil couchant rend les ombres plus présentes… les fantômes aussi…

Les interventions effrayantes du crocodile ; la fée Clochette reine de la lumière qui aime tant son ombre ; Peter (Olivier Delemazure) petit prince du XXIème siècle qui pourrait être le « vrai méchant » ; les Mamans rêvées, fantasmées (Oriane Deschamps) omniprésentes dans les pensées malgré leur absence - « la vie est injuste pour les mamans »; les Papas subis, encore plus perdus que les enfants parfois « ils ne sont pas partis, tu les as perdus et abandonnés » affirme Nana à Mr Darling/Crochet, à la fois pathétique et touchant ; Wendy, qui joue à la Maman de substitution, ne veut pas grandir mais fantasme les désirs une vie d’adulte ; Mme Darling/Punk, avide de liberté qui fuit une oppression (son mari) pour tomber dans une autre (Peter) puis une troisième (Smee) ; les sirènes (Punk, Lola, Lilo) et leur danse joyeuse et trompeuse ; Nana et Clochette qui voient et savent plus que les humains : « les couleurs qui révèlent les ombres », ombres des absents ? ombres des fantômes ? ombres des âmes ? ombres des fantasmes ? ombres des cauchemars ?


Je ne reviendrai pas sur tous les thèmes abordés dans cette fresque foisonnante ! Elle dérange, bouscule, surprend, touche, questionne.

Des images, des visages, une énergie me reviennent et s’ancrent durablement dans mes souvenirs de spectatrice.

Ce vendredi soir, en très peu de temps, Arnaud Martin-Rambaud, texte en mains, a remplacé Antoine Rameau qui a dû s’absenter.

Belle réussite !

Le lendemain, Antoine reprendra son rôle pour la dernière… très émouvante cette dernière représentation, en liberté, de la deuxième promotion !


Quel beau travail d’écriture, de mise en scène et de recherche. Quelle joie d’avoir vu la progression en quelques semaines, les personnages s’affirmer, les personnalités et les talents se révéler et se libérer de plus en plus.

Bravo 👏🏻👏🏻👏🏻

Et Vive la Salle Blanche ❤️


D'APRÈS=Peter Pan, ou Le garçon qui ne voulait pas grandir de James Matthew Barrie

MISE EN SCÈNE=Xavier Gallais

DRAMATURGIE=Florient Azoulay + la 2ème promotion de La Salle Blanche, le laboratoire de l'acteur-chercheur

JEU=Noé Bennehard + Carla Chevreux + Alexandre De Schotten + Paul-Henry Déchin + Olivier Delemazure + Oriane Deschamps + Lily Ducoeur + Jeanne Hirigoyen + Antoine Rameau ou Arnaud Martin-Rambaud + Dana Simah + Sofia Valdiri

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