Un magnifique texte d’Annie Ernaux, comme une lettre à sa soeur, morte de la diphtérie avant sa naissance… et dont elle n’apprendra l’existence que tardivement et par hasard…
Avec beaucoup de finesse et une sensibilité à fleur de peau, semblant souvent fragile comme un roseau, parfois tranchante comme un sabre, Marianne Basler (à la mise en scène avec Philippe Puymartin) nous fait entendre les mots intimes de la romancière… nous fait vibrer et frissonner, au fil de ses questionnements, de ses incompréhensions, de ses hontes, et des souvenirs de ses parents et de leur souffrance secrète.
Le texte évoque bien sûr l’absence de la soeur « fantôme ». mais aussi les secrets de famille, le non-dit qui protège ou détruit, les fossés qui se creusent (« les parents d’un enfant mort ne savent pas ce que leur douleur fait à celui qui est vivant »), les hasards de l’existence (Annie serait elle née si Ginette n’était pas morte ?), l’inspiration (« je n’écris pas parce que tu es morte ; tu es morte pour que j’écrive »).
Beaucoup de thèmes qui touchent en plein coeur, avec pudeur.
Et une phrase qui m’a tout particulièrement touchée…
« L’autre fille c’est moi. Celle qui s’est enfuie loin d’eux, ailleurs …»
Texte d’Annie Ernaux,
mise en scène de Marianne Basler et Jean-Philippe Puymartin,
avec Marianne Basler
📷 Julien Piffaut
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