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MON TRAITRE

Photo du rédacteur: AdministrateurAdministrateur

Dernière mise à jour : 9 août 2022




Emmanuel MEIRIEU / Sorj CHALANDON


Sous le ciel bas, dans la grisaille d’un cimetière... la pluie... l’Histoire... toute proche, dans le temps et les lieux

Une guerre... l’Irlande, l’IRA, les Anglais, les Républicains, des images, des souvenirs un peu flous ... « nous sommes des prisonniers politiques » et ce que cette histoire récente dit de notre responsabilité individuelle et collective... hier et aujourd’hui...

La parole de Sorj Chalendon, adaptée par Emmanuel Meirieu...

Les témoignages, les destins, et ces êtres dont les failles, la fragilité, le courage, et finalement l’humanité, dans ce qu’elle a de plus terrible et admirable, de plus complexe, se revèlent pas à pas, devant nous, doucement, crûment, violemment parfois...


Ces trois hommes m’ont déchiré le coeur...


Il y a Antoine, le luthier (Laurent Caron, tel un roseau) en pleurs et digne, devant la dépouille de celui qui reste son ami, malgré tout, cherchant à se souvenir, cherchant des réponses...

Déchirant témoignage d’une amitié, de l’incompréhensible trahison... du deuil


Et derrière lui, dès la première seconde, silencieux, Jack (magnifique Stéphane Balmino), le fils, un mur... bouleversé, en colère... prenant la parole pour réclamer des explications à ce père, ce héros devenu traitre !

Un murmure qui se transforme en prière, dans un chant plus déchirant que le grondement de l’orage, contre lequel il semble lutter...

Une longue plainte, un cri qui m’a fendu la poitrine.


Enfin, Tyrone Meehan, le traitre, revient d’entre les morts, pour répondre à cet ami et ce fils... Dire son histoire, loin de la légende que d’autres ont inventée... D’une sobriété exemplaire, sous sa couverture de prisonnier politique, Jean-Marc Avocat... tout en force, en douleur, en émotion, raconte... l’enfance meurtrie, les coups, la crainte de devenir ce corbeau du conte, l’adolescence au combat, la honte, la prison, l’humiliation, la lutte, la solidarité, la peur, le mensonge, la trahison, les amitiés... au combat, en prison, et avec ce « petit Français »...

Dès les premiers instants, l’atmosphère sonore et cette « obscure clarté », nous ont projetés là-bas, vers le Nord, où nous nous trouvons face à eux, ce jour de 2007 où devant une tombe, le passé resurgit !

Et ces images diffusées en transparence, sur un voile devant les comédiens... gros plans sur leurs visages, ou images d’archives ou non, qui renforcent encore l’émotion...

Alors, imperceptiblement, la poitrine et la gorge se serrent, la mâchoire et les poings se crispent, la colère, le dégoût, les questions (et moi, j’aurais fait quoi ?)... puis les larmes, et le coeur blessé, qui s’ouvre à nouveau...


Jack et Antoine, s’ils ont pu entendre la parole de Tyrone, savent qu’ils ne se sont pas trompés... Bien sûr il y a la trahison... mais il y a surtout ce père et cet ami, et le lien indéfectible qui les unit à jamais...


Heureuse d’avoir enfin découvert « Mon traitre » et ce lieu, Le Bois de l’Aune...

Merci à tous pour cette soirée intense...


D’après Mon traître (Grasset, 2008) et Retour à Killybegs (Grasset, 2011) de Sorj Chalandon Mise en scène Emmanuel Meirieu Adaptation Emmanuel Meirieu et Loïc Varraut Musique Raphaël Chambouvet Collaboration artistique Loïc Varraut Costumes Moïra Douguet Maquillage Barbara Schneider et Roxane Bruneton Son Sophie Berger et Raphaël Guenot Décor, lumière et vidéo Seymour Laval et Emmanuel Meirieu

Avec Jean-Marc Avocat, Stéphane Balmino et Laurent Caron

📷 Mario del Curto

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